Mireille Mingarelli nous leurre au plus près du corps, ce corps-enveloppe de l’âme qui nous enserre, dans lequel on se blottit, contre lequel on se débat, sans jamais en sortir, emprisonnés à jamais. Au premier regard furtif, une lingerie féminine, dentelée ou brodée, couleur chair ou blanche, aux boutons de roses à peine éclos. Le regard s’attarde… la légèreté et la délicatesse laissent place à l’emprise, à l'absolutisme ; les corsets s’assombrissent, assoiffés par ce combat du corps à corps charnel et céleste. Tour à tour, les doigts de fée de Mireille Mingarelli nous jouent des tours. On se jette à corps perdu dans les métamorphoses et les métaphores de ces nouvelles créations haute couture cousu main, sur-mesure, évoquant élégance, sensualité et raffinement, digne des grands couturiers soucieux du travail soigné. A cela près que le tissu est céramique, porcelaine, contre toute attente. De fil en aiguille, Mireille Mingarelli nous déstabilise, nous désoriente. Exit la frivolité, place à la passion dévorante, aux apparats de griffes et de barbelés, témoins de notre asservissement, esclaves de nos corps. Sans jamais tomber dans l’outrance, mais avec arrogance et virtuosité, Mireille Mingarelli nous séduit et nous affole de ces corsets, faussement romantiques ou médiévaux, à la limite du carcéral. Loin d’être un hymne à l’Eternel féminin, ces corsets se dévoilent et lèvent le voile sur l’insoutenable légèreté de l’être face à la pesanteur de ce corps, définitivement fidèle. Violette M. |
Scandale CorséIFaïence |
Scandale CorséVIIFaïence |
Scandale CorséIII
Grès |
Scandale CorséXIIPorcelaine |
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© Adagp, Paris, 2019 |